Eduquer à l'incertitude : c'est urgent, c'est ... rassurant !
Eduquer à l'incertitude : comment sortir du piège du dogmatisme ?
Pensons-y en cette période de rentrée scolaire !
Une vidéo (8' 52'') de Daniel Favre : https://www.youtube.com/watch?v=cxE0mE6Lyv0
- 4 attitudes ou habitudes cognitives très claires à acquérir pour sortir d'une pensée dogmatique
- "Cette éducation à l'incertitude donnerait une sécurité plus grande, les enfants qui prendraient cette habitude de la pensée non dogmatique auraient une sécurité intérieure plus l'esprit critique qui leur permettrait de résister aux emprises."
- "La science avance dans le dissensus"
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En lien avec Edgar Morin, Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur, Seuil, 2000, p.95-96 (extrait du ch.5, Affronter les incertitudes) : ...
« Nous n’avons pas encore incorporé le message d’Euripide : s’attendre à l’inattendu. La fin du XXe siècle a été propice, pourtant, pour comprendre l’incertitude irrémédiable de l’histoire humaine.
Les siècles précédents ont toujours cru en un futur, soit répétitif, soit progressif. Le XXe siècle a découvert la perte du futur, c’est-à-dire son imprédictibilité. Cette prise de conscience doit être accompagnée par une autre, rétroactive et corrélative : celle que l’histoire humaine a été et demeure une aventure inconnue. Une grande conquête de l’intelligence serait de pouvoir enfin se débarrasser de l’illusion de prédire le destin humain. L’avenir reste ouvert et imprédictible. Certes, il existe des déterminations économiques, sociologiques et autres dans le cours de l’histoire, mais celles-ci sont en relation instable et incertaine avec des accidents et aléas innombrables qui font bifurquer ou détourner son cours.
Les civilisations traditionnelles vivaient dans la certitude d’un temps cyclique dont il fallait assurer le bon fonctionnement par des sacrifices parfois humains. La civilisation moderne a vécu dans la certitude du progrès historique. La prise de conscience de l’incertitude historique se fait aujourd’hui dans l’effondrement du mythe du Progrès. Un progrès est certes possible, mais il est incertain. A l’incertitude du futur s’ajoutent toutes les incertitudes dues à la vélocité et à l’accélération des processus complexes et aléatoires de notre ère planétaire que ni l’esprit humain, ni un superordinateur, ni aucun démon de Laplace ne sauraient embrasser. » (Nous soulignons quelques passages en gras).